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souvenir du rituel

  • inviiivo
  • 16 févr. 2019
  • 2 min de lecture

Mon tout premier souvenir de théâtre date de mes 5 ou 6 ans : je garde la trace d’un rituel

puissant, aux codes incompréhensibles. A onze ans j’assiste à mon premier vrai spectacle, en

plein air, et là, c’est le choc : « je veux être ça ». Tout me saisit sans distinction, les voix, les

lumières, les moustiques dans l’air, l’action sur scène.

Plus tard j’ai pris conscience que le théâtre me donnait la possibilité d’exister et de faire partie du

monde avec l’ensemble de mon être, et pas seulement avec mon cerveau. C’était un lien très fort

à l’enfance, à une perception du monde liée à cet âge, et l’intuition d’une compréhension globale.

J’ai beaucoup appris, observé et lu avec Ewa Lewinson, au conservatoire de Dijon, sur la

différence entre un théâtre fondé sur les affects et un théâtre qui engendre une pensée et se fonde

sur un tissu de relation avec l’espace, les partenaires, un texte, un contexte, le monde dans lequel

on vit, soi-même.

Pour moi le processus de création est la question centrale. Une fois terminé, le spectacle en luimême

m’intéresse assez peu. Il me semble que ce qui est en jeu est moins d’exprimer une vision

du monde que de témoigner de la façon dont le monde entre en nous. Et essayer d’y comprendre

quelque chose. Essayer de comprendre, à plusieurs, ce qui est incompréhensible.

Le théâtre permet d’arpenter ensemble un territoire dont la carte n’existe pas.

Ewa Lewinson disait, « s’apprendre à soi-même sa propre langue »

Dans l’absolu je voudrais éviter la séparation entre acteurs et spectateurs : en fait je voudrais que

tout le monde soi acteur.

Le projet SIMONE, sur le site des anciennes usines le Chameau à Chateauvillain se définit comme

un camp d’entraînement artistique. Un lieu dédié à la créativité, à la coopération, générateur

d’interactions fécondes et respectueuses avec l’environnement, entre les générations, les cultures,

les disciplines, entre le local et l’international. Pour tenter de relier ce qui est souvent séparé, et

rendre sensible aux imbrications étroites entre toutes les dimensions de la vie - se nourrir, se vêtir,

habiter, créer, tisser des liens, penser, désirer, agir.

Ce lieu à une âme, nous ne sommes pas les premiers à y résider. Il nous donnera l’énergie

nécessaire à le garder vivant en le transformant…tout en nous transformant nous même


 
 
 

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